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jeudi 30 janvier 2014

Le défi de L'Amour d'écrire en public. (27 janvier 2014)


Ma première participation à la soirée publique d'écriture s'est déroulée ce lundi 27 janvier 2014. Il y avait du beau monde, en tout anonymat, comme sur un nuage. Il est des instants de la vie qui sont comme ça. Fluides. Ouf... heureusement qu'il y en a.

"...un événement vraiment spectaculaire,
émouvant, frissonnant.." 
Matéi Visniec
La soirée parisienne L'Amour d'écrire en direct de Marc-Michel Georges en était à sa quarantième-et-unième édition. Nous avons eu l'honneur d'être observés par l'écrivain Matèi Visniec. J'ai rencontré des gens charmants et émus, parmi d'autres émouvants, comme Eric Dominique Mabille spectateur ému rencontré ce soir, ou encore Triboulet, vous savez, le poète punk...


Marc-Michel Georges dit MMG

J'ai eu envie de consigner mes textes à leur état brut, tels qu'ils sont sortis ce soir-là. Je vous préviens, c'est une totale improvisation où il vaut mieux ranger son ego au placard...






Alors les voici, sans correction aucune, ces petites fantaisies spontanées, d'inspiration quasi-automatique. Ils sont plus à dire qu'à lire, puisque l'exercice consiste à dire le texte encore chaud du four. 

Le premier est issu de cinq mots donnés par le public. 



Allô. Tablette. Philarmonique. Honte. Traduction

I.
Depuis quelques mesures enfin cet orchestre résonnait. Ces accords comme l'aboutissement de tout notre monde. La crème de ce que compte Paris, contributeurs contrits, mécènes à bout de souffle, huiles ; mais qu'est-ce qu'un Ministère sinon une variété d'huiles ? La crème apparaissait sous ses plus beaux atours ; la bâtisse tenait debout, vibrait en syntonie, et pendant ce temps, le petit Parisien à ses abords lançait un caillou devant lui. -Beethov en avait les larmes aux yeux-
Affairés, MM. les ambassadeurs sourdingues, et Mmes les gourgandines de haute-volée, plus épris d'architecture que de muse sonore étaient restés au buffet froid. Tout honte bue.
Mêmes les journalistes, penchés sur leurs tablettes, ignoraient les sublimes dialogues entre violons et clarinettes. Cette "Philarmonie" qui avait couté tant de sueur, tant de labeur, avait pour elle la traduction architecturale des œuvres qu'elle allait enfanter. 350M€ ! Allô ?

Le Titanic au dehors prenait eau de toute part, et comme toujours en pareil cas, les musiciens continuent de jouer !

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Le second exercice consistait à écrire à partir d'une personne 
issue du public. 
(Que ce monsieur, Joël, soit ici remercié)



II.
Daniel a eu un père admirable. Il l'admirait tant et tant qu'à la fin de lui même il ne restait plus rien. Qu'un enfant perdu derrière ses épais carreaux, trop gentil pour se battre, trop joyeux pour s'arrêter. Ses lunettes, il ne les nettoyait jamais. Pour que son soleil de père ne l'éblouisse pas trop. 
Petit espiègle il avait en tête d'amuser la galerie. Compter fleurette, c'était trop pour lui. Les minettes que Papa faisaient glisser jusqu'au bord de son lit il les photographiait par la serrure. 
Depuis que maman était partie, depuis que le travail avait volé le temps de son corps à l'usine Papa avait une soif... 
Alors le petit Daniel Kasynski qui rêvait aux photos de la Pologne, aux yeux bleus de sa grand-mère était devenu photographe. Les photos derrières ses optiques embuées donnent depuis des miracles de lumière.
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Le troisième défi consistait à écrire, 
toujours en cinq à sept minutes, 
un texte à partir d'un titre, donné par Marc-Michel.

III. "Petit boulot pour vieux clown"

Le maniement du balai se prête parfaitement à cet exercice, pour un vieil artiste de cirque. Jamais il ne l'a quitté ; que ce soit au travers des tournées que le grock a pu faire, d'abord en Suisse à toute vitesse, où toujours l'instrument fourbi d'une brosse de paille faisait son office, après chaque numéro, lorsque le public s'en fut parti ; mais aussi avant chaque numéro. Car pour qu'un numéro soit réussi il faut que l'espace soit propre. 
Clown, balayeur des nos esprits encombrés ; raidis par le sérieux de nos postures, bien engoncés, enfoncés, le sauveur de service. Alors reprendre du service... 
Quelle reconversion ? Rien que le changement dans la continuité. Tout est bon dans le cochon, l'artiste sait faire flèche de tout bois, faire un balai de toute flèche ; alors... parvenu à un certain âge emphytéotique, quand il ne reste plus qu'à dépoussiérer la dalle, un dernier tour de piste, qu'au moins la place soit nette et que le voyage soit drôle ! Mesdames et Messieurs, un très vieux clown, applaudissez le courage !


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La vidéo de Doris Streibl 

<iframe src="//player.vimeo.com/video/86135965?color=ff9933" width="500" height="281" frameborder="0" webkitallowfullscreen mozallowfullscreen allowfullscreen></iframe> <p><a href="http://vimeo.com/86135965">L'AMOUR D'ECRIRE EN DIRECT</a> from <a href="http://vimeo.com/user9377388">doris streibl</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</p>

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Merci au public du Pan Pier ce soir-là de m'avoir élu vainqueur, à égalité avec le triple champion de l'affaire, Nicolas Arnstam. Depuis, on m'écrit... et j'aime ça.




N. Arnstam en signature de sa pièce aux éditions Mandarines,
Tom. 

Ma photo sur le chemin de Guernesey

Port de Guernesey Janvier 2017